Cette étude a fourni des données épidémiologiques sur la prévalence de la tuberculose (TB) résistante aux médicaments en Haïti. Elle s’est concentrée sur les caractéristiques des souches résistantes aux médicaments, qui ont circulé en Haïti entre avril 2016 et février 2018, en incluant des patients adultes atteints de TB pulmonaire dont les cas ont été confirmés microbiologiquement. L’étude a présenté beaucoup d’informations en vue d’assurer une gestion adéquate des cas, de prévenir la transmission des souches résistantes dans la communauté et de contribuer à la surveillance des souches résistantes, en détectant les patients atteints de tuberculose résistante à la rifampicine dans différents sites périphériques d’Haïti. L’étude a relevé des clades MTB caractérisés par des profils multirésistants au sein de la population haïtienne ainsi qu’un risque supérieur d’infection par une bacille multirésistante chez les individus séropositifs au VIH.
Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet SPHaïtiLab, composante du programme de l’Union européenne intitulé « Soutenir les instituts de santé publique ». Son principal objectif était de contribuer à améliorer la santé en Haïti grâce à des analyses et des conseils stratégiques sur la politique des laboratoires.
Alors que la tuberculose reste l’une des maladies infectieuses provoquant le plus de décès dans le monde, Haïti présente l’un des taux d’incidence les plus élevés de l’hémisphère ouest. En 2018, le pays a enregistré une incidence de 176 cas pour 100 000 habitants, dont environ 15 % étaient des cas de co-infection TB / HIV. De plus, la TB multirésistante (TB MDR) constitue un problème de santé publique majeur, car le traitement est long, coûteux et ne génère que de faibles résultats.