Ces rencontres permettent de mesurer l’impact du réseau GABRIEL : ce qu’il apporte en termes de santé, d’innovation scientifique, d’aide aux populations et d’opportunités de carrière pour les jeunes scientifiques dans le monde en développement.
L’un des objectifs de la 11e réunion du réseau GABRIEL était de permettre à la plupart des membres de GABRIEL de présenter leurs projets de recherche sur les infections respiratoires, la tuberculose et sur la résistance aux antimicrobiens.
Focus sur la COVID-19
Présidée par Dr Firdausi Gadri (Directrice du Centre de science des vaccins au icddrb, au Bangladesh) et Pr Philippe Vanhems (professeur d’épidémiologie et de santé publique aux Hospices Civils de Lyon, France), une grande partie de la première journée était centrée sur l’épidémie qui a bouleversé mondialement tous les systèmes de santé. Les discussions ont notamment été tournées vers l’évolution de la COVID-19 pour l’année 2022, les caractéristiques de la pandémie en Haïti. Une session a également été dédiée à la surveillance et l’analyse des variants de la COVID-19 au sein du réseau GABRIEL, l’objectif général étant d’exploiter et de renforcer les capacités des membres du réseau.
Infections respiratoires aiguës
Le Dr Valentina Picot, Responsable Initiatives Santé Publique de la Fondation Mérieux, a présenté le programme concernant les infections respiratoires aiguës et la pneumonie, thématique centrale des activités et des interventions dans la lutte contre les IRA. Une approche par étape est nécessaire pour déterminer les réponses appropriées pour surveiller et contrôler les IRA et la pneumonie par la recherche et le renforcement des capacités. L’objectif global est d’établir une approche intégrée pour réduire la fréquence des cas graves de pneumonie, en particulier chez les enfants. Cet objectif peut être atteint en abordant les questions de santé publique et en promouvant des avancées pratiques. Les principales populations cibles sont les enfants de moins de cinq ans, les personnes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire et celles se trouvant dans des contextes de crise tels que les camps de réfugiés. La recherche et les interventions ciblées visent à améliorer la vie des personnes vulnérables.
Résistance antimicrobienne
Dr Jean-Yves Madec (Directeur de recherche à l’Anses, France) et Dr Luc Samison (Directeur du Centre d’Infectiologie Charles Mérieux de Madagascar) ont identifié les convergences et les coopérations sur la résistance antimicrobienne au sein du réseau. La réunion a notamment permis de réfléchir sur les projets communs à venir et de développer l’approche OneHealth.
Le Dr Florence Pradel, Responsable du Réseau GABRIEL de la Fondation Mérieux, a décrit le défi mondial de la résistance aux antimicrobiens (RAM), liée à la surutilisation et à la mauvaise utilisation des antimicrobiens chez les humains, les animaux et dans les pratiques agricoles, ainsi qu’à la propagation des gènes de la RAM dans l’environnement et à la transmission de la RAM des animaux aux humains par contact direct ou dans l’environnement.
Tuberculose
La réunion s’est poursuivie sur la thématique de la tuberculose : une mise en valeur des biomarqueurs et du dépistage de la TB infantile a été présentée par l’IRD (Institut de recherche pour le développement). Le Dr Jonathan Hoffmann, Responsable du Pôle Tuberculose à la Fondation Mérieux, a évoqué les défis que représente l’amélioration du diagnostic et de la gestion de la tuberculose par le renforcement local des capacités des laboratoires et la recherche opérationnelle.
Prix Jeunes Chercheurs
Comme à chaque édition, de jeunes chercheurs ont présenté leurs travaux. Cette année, cinq jeunes ont été sélectionnés pour recevoir le prix « Jeunes chercheurs » qui a pour but de soutenir les jeunes scientifiques des pays en développement dans la mise en œuvre de leur projet de recherche et de leur permettre de présenter leurs travaux dans des congrès internationaux.
Cette année, les prix ont été remis aux scientifiques suivants :
- Tiavina Rasolofoarison (Centre d’Infectiologie Charles Mérieux de Madagascar) pour son Évaluation et suivi de la prévalence des E. coli producteurs de bêta-lactamase à spectre étendu. Des échantillons ont été prélevés de quatre sources d’eau dans la région d’Antananarive, de poulets vendus sur divers marchés locaux et de résultats de projets obtenus dans d’autres pays participants. Les résultats de l’étude seront utilisés pour le système de surveillance de la RAM en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique de Madagascar ;
- Rim Baya (LMSE, Liban) pour son Évaluation de RISK6, une signature transcriptomique sanguine à 6 gènes pour le diagnostic et le suivi du traitement de la tuberculose. Son étude a montré qu’il était urgent de mettre au point des diagnostics et des techniques autres que les crachats pour surveiller la réponse au traitement de la tuberculose.
« Nous devons travailler ensemble pour établir de nouveaux partenariats avec des acteurs internationaux, renforcer les capacités du réseau et lever des fonds supplémentaires pour les activités de diagnostic et de recherche mises en œuvre par les membres du réseau GABRIEL » a ainsi conclu Dr Marc Bonneville, Directeur Scientifique et Médical de la Fondation Mérieux.
A propos du réseau GABRIEL
Le réseau GABRIEL a été créé par la Fondation Mérieux en 2008 et compte aujourd’hui 20 laboratoires membres dans 16 pays. Le réseau rassemble les Laboratoires Rodolphe Mérieux, des laboratoires de référence locaux, ainsi que des instituts de recherche académiques, universitaires ou hospitaliers. Ce réseau scientifique international œuvre en synergie pour développer les capacités de recherche et de formation des laboratoires locaux et améliorer la surveillance des maladies ayant un impact majeur sur la santé publique dans les pays en développement.