Les Instances en charge du Laboratoire (comprendre les Direction du Laboratoire et/ou Division des Laboratoires au sein d’une Direction institutionnelle) sont au cœur des dispositifs nationaux de réponse aux épidémies et sont les mieux indiquées pour identifier et prioriser les besoins des laboratoires pour faire face à des épidémies de grande envergure comme celle de la pandémie de la COVID-19.
Les résultats de l’enquête ont permis de vérifier que, lors de la crise COVID-19, les instances en charge du laboratoire ont largement participé à la coordination des activités de laboratoire, en support aux structures dédiées à la riposte. Leurs différents niveaux d’implication et de responsabilité dans la conduite de la réponse à la COVID-19 ont pu être identifiés dans les pays RESAOLAB.
En termes de gouvernance, l’étude souligne l’implication des instances dans l’élaboration et l’application des textes régissant les aspects législatifs comme réglementaires relatifs au diagnostic COVID-19, ainsi que des plans de riposte et des politiques nationales.
Durant la crise COVID-19, les laboratoires des pays du réseau ont été renforcés avec des équipements, des réactifs et consommables incluant des équipements de protection individuelle (EPI), grâce à l’appui des États et de plusieurs partenaires, dont l’Agence française de Développement (AFD) et la Fondation Mérieux. Il a alors été observé que dans les pays disposant d’une Direction du Laboratoire, les plateaux techniques des laboratoires régionaux tout comme les laboratoires nationaux de référence ont été renforcés, augmentant ainsi plus largement les capacités nationales de diagnostic de la COVID-19.
L’étude souligne ainsi le rôle central des Instances dans la décentralisation des ressources de diagnostic, qui participent alors à l’amélioration de l’accès au diagnostic pour une plus grande partie de la population.
Contribution du RESAOLAB dans la riposte
Initié par la Fondation Mérieux depuis 2009, le programme RESAOLAB intervient à la demande des ministères de la santé de pays d’Afrique de l’Ouest pour renforcer les instances nationales et favoriser l’accès à un diagnostic biologique de qualité. La Fondation Mérieux, avec l’appui de ses partenaires, dont l’Agence française de Développement (AFD), s’est fortement investie dans RESAOLAB et son plaidoyer en faveur de ces instances, contribuant ainsi à renforcer leurs capacités à travers cinq composantes majeures : la gouvernance, la formation, la qualité, la surveillance et les réseaux.
Alors que la phase 3 de RESAOLAB visait un appui institutionnel, le projet a su rapidement s’adapter au contexte de crise sanitaire et redéfinir un panel d’activités permettant d’appuyer les pays membres dans l’opérationnalisation des stratégies nationales de riposte.
L’étude permet de mettre en évidence la contribution du réseau dans la réponse à l’épidémie. Chaque pays a bénéficié d’un accompagnement personnalisé et un appui transversal a été mis en place, par le partage d’informations et de formations notamment. Le rapport met également en évidence l’apport historique du renforcement institutionnel, activité centrale de RESAOLAB depuis sa création en 2009, pour la préparation des instances à faire face aux épidémies . Le réseau a ainsi contribué à une meilleure visibilité des instances en charge du laboratoire au niveau des ministères de la santé pour l’identification des besoins des laboratoires, la priorisation des interventions et l’opérationnalisation des activités de renforcement.
A propos de RESAOLAB
Le Réseau d’Afrique de l’Ouest des Laboratoires de biologie médicale est un projet d’appui au développement du diagnostic biologique en Afrique de l’Ouest qui se caractérise par un soutien des entités en charge du laboratoire au sein des ministères de la Santé du Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mali, Niger, Sénégal et du Togo.
Le postulat est que le développement d’une bonne gouvernance permet de catalyser le renforcement des compétences de l’ensemble du secteur à l’échelle nationale de manière pérenne à travers :
- Une meilleure vision et définition des priorités,
- Une meilleure coordination de l’aide en la matière,
- Une meilleure mobilisation et utilisation des ressources nationales et internationales.
Au-delà de l’aspect gouvernance, le projet s’est attaché à soutenir la mise en place d’un certain nombre d’activités telles que la formation continue des techniciens de laboratoire, l’évaluation externe de la qualité et le renforcement de la surveillance basée sur les laboratoires, afin de donner des moyens concrets d’action aux organes de gouvernances en charge du laboratoire.
Le projet en est à sa troisième phase de quatre ans, soutenue par l’Agence française de Développement (AFD). Son lancement à été quasi concomitant avec la pandémie à COVID-19. Une mobilisation rapide de l’AFD a permis d’octroyer un financement supplémentaire afin d’aider les sept pays à mieux faire face à l’épidémie sur le plan du diagnostic biologique.