Publié sous le titre Characteristics of Hospitalized COVID-19 Patients at Admission and Factors Associated with Clinical Severity in Low- and Middle-Income Countries: An Observational Study, l’article met en avant les difficultés de compréhension des caractéristiques cliniques et de l’évolution des patients atteints de la COVID-19 dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En effet, les informations sur les patients de ces régions sont peu nombreuses par rapport à celles dont disposent les pays à revenu élevé. Conduite dans six pays de la catégorie (Bangladesh, Guinée, Côte d’Ivoire, Liban, Madagascar et Mali) pendant la première année de la pandémie, l’étude porte sur la description des caractéristiques cliniques et de l’évolution des cas de COVID-19 confirmés en laboratoire de patients hospitalisés dans les établissements participants.
En outre, cette étude apporte des éléments sur le contexte de la COVID-19 dans les pays participants, des détails sur les caractéristiques démographiques ainsi que des informations générales sur l’état de la pandémie. Le Bangladesh a enregistré le plus grand nombre de cas et de décès, et des programmes de vaccination ont été lancés au Bangladesh, en Guinée et au Liban pendant la durée de l’étude. Les souches prédominantes en circulation variaient selon les pays.
L’étude analyse les caractéristiques démographiques et cliniques de base des patients hospitalisés. La majorité des 1 096 patients concernés sont des hommes, âgés de 49 ans en moyenne. Les maladies cardiovasculaires ainsi que le diabète sont apparus comme les pathologies associées les plus fréquentes. Parmi les symptômes courants ont été relevées la fièvre, la toux et la dyspnée, avec des disparités entre les pays. Chez la plupart des patients, des radiographies ont détecté des anomalies pulmonaires.
Au final, environ 12,6 % des cas ont été jugés cliniquement graves avec un taux de mortalité de 6,9 %. La Guinée a enregistré le taux de mortalité le plus élevé au sein des pays étudiés. L’âge moyen du décès était de 64,5 ans, sachant que des différences importantes ont été enregistrées selon les pays. La durée moyenne des symptômes et de l’hospitalisation était également variable.
Malgré la disparité des pratiques de soins entre les pays, qui a rendu les comparaisons difficiles, les résultats de l’étude sont cohérents avec ceux trouvés par ailleurs, qui suggèrent que la gravité de la COVID-19 et le nombre de décès qu’elle a causés étaient essentiellement liés à l’âge avancé.
La publication conclut que d’autres études sont nécessaires pour évaluer si l’organisation et la qualité des systèmes de santé dans les pays à revenus faible et intermédiaire, et en particulier l’accès aux soins tertiaires, pourraient avoir un impact sur les résultats cliniques de la COVID-19.
À propos de NOSO-COR
Face à la propagation élevée de la COVID-19 dans les établissements de santé, la Fondation Mérieux et les Hospices Civils de Lyon ont développé un protocole de recherche : NOSO-COR, dans le but d’évaluer les risques de transmission nosocomiale.
La Fondation Mérieux a conduit cette étude au niveau international en partenariat avec des organismes de recherche majeurs des pays participants, répartis sur 6 sites : 4 en Afrique, 1 en Asie, 1 au Moyen-Orient.
Le projet NOSO-COR a permis de documenter les cas de COVID-19, les processus de transmission nosocomiale et, dans une certaine mesure, la prévention des infections en milieu hospitalier ainsi que les pratiques et politiques de contrôle.