La Fondation Mérieux a organisé le séminaire « Se préparer à la guérison de l’hépatite C aujourd’hui et à un remède contre l’hépatite B demain » (Preparing for Hepatitis C Cure Today and a Hepatitis B Cure Tomorrow) avec comme objectifs de :
- Créer un réseau de professionnels de santé chargé du suivi médical des patients souffrant d’hépatite chronique dans la région, en particulier pour partager les pratiques, les résultats des recherches et les expériences dans le suivi et la prise en charge des patients dans les pays voisins de l’ASEAN ;
- Promouvoir la recherche régionale sur l’hépatite chronique, en initiant des projets de recherche multicentriques ;
- Identifier les conditions d’un accès immédiat plus large au traitement du virus contre l’hépatite C mais aussi faciliter la thérapie contre le virus de l’hépatite B.
La Fondation Mérieux organise des séminaires annuels au Laos depuis 2012 pour améliorer la prise en charge et le traitement des patients atteints d’hépatites virales. En 2016, le symposium a pris une dimension régionale pour réfléchir et partager des idées sur les actions à mener pour une meilleure prise en charge des hépatites virales dans toute la région du Mékong.
Pour ce 6e séminaire national et 3e régional, les 100 participants venaient de Birmanie, du Cambodge, de France, du Laos, du Népal, de Thaïlande et du Vietnam. Ce séminaire est organisé conjointement avec le Centre d’Infectiologie Lao Christophe Mérieux du Laos, le ministère de la Santé du Laos, l’Unité Internationale Mixte 174 (UMI 174 – PHPT) de l’Institut de recherche pour le développement et l’Université de Chiang Mai (Thaïlande). Elle est soutenue par l’Université de Chiang Mai, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, la Fondation Mérieux et Gilead.
Séminaire sur le VIH pour « adapter le traitement et les soins »
Le séminaire « Adapter le traitement et les soins liés au VIH » est, lui, le 10e séminaire national sur le VIH/sida. Avec 50 participants venant de tous les centres de traitement antirétroviral du Laos, il a permis de présenter les expériences de plateformes « ouvertes » et « fermées » pour la mesure de la charge virale du VIH, mises en place dans différents pays, dont le Myanmar voisin.
La résistance aux traitements antirétroviraux au Laos a également été présentée, ainsi que les co-infections avec les virus VHB et VHC au Laos.
Ce séminaire a été organisé conjointement avec le Centre d’Infectiologie Lao Christophe Mérieux du Laos et le Centre de lutte contre le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles (CHAS).
Mesures de la charge virale des hépatites et du VIH au Centre d’Infectiologie Lao Christophe Mérieux du Laos
Les hépatites virales tuent un million de personnes tous les ans dans le monde, et l’Asie du Sud-Est est disproportionnellement touchée par ces infections. En particulier, le Laos est confronté à un des plus forts taux d’incidence de cancer du foie lié à l’hépatite dans le monde, après la Mongolie. La prévalence du VHB au Laos est estimée à 8 à 10 %, soit environ 530 000 à 670 000 personnes. Les agents de santé nationaux et les responsables politiques doivent donc être sensibilisés aux questions liées aux hépatites. Le Laboratoire Rodolphe Mérieux de Vientiane, construit par la Fondation Mérieux, propose la mesure des charges virales VHB et VHC, analyses médicales actuellement non disponibles au Laos.
Quant au VIH, il est estimé qu’environ 12 000 personnes vivent avec le VIH au Laos, soit une prévalence du virus de 0,2 %. Avant l’installation du Centre d’Infectiologie Lao Christophe Mérieux, les patients et cliniciens ne disposaient pas de quantification de la charge virale au Laos. Avec le réseau de huit centres de traitement dans le pays, la Fondation Mérieux apporte aux populations sous traitement antirétroviral (ARV) une mesure de leur charge virale. De 2009 à 2016, 3,75 mesures de charge virales ont été effectuées en moyenne par patient ; grâce à cela, la Fondation Mérieux a pu mesurer que 89,1 % des personnes sous ARV ont une charge virale indétectable, très proche de 90 %, qui est l’objectif fixé par ONUSIDA.