Signalée pour la première fois le 31 décembre 2019 à Wuhan en Chine, la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a depuis pris des proportions épidémiques à l’international. Plus de 70 pays sont aujourd’hui touchés par la présence du virus et organisent leur riposte. Pour les pays en développement, l’enjeu est de taille puisque certains systèmes de santé pourraient manquer de technologie et de compétences pour diagnostiquer et contrôler l’infection au COVID-19.
Forte d’une approche en réseau sur le terrain, la Fondation Mérieux coordonne plusieurs réseaux de laboratoire internationaux comme GABRIEL ou régionaux comme RESAOLAB en Afrique de l’Ouest. Ces laboratoires ont été sondés sur leurs besoins de renforcement pour faire face à une éventuelle flambée de maladie à coronavirus 2019 et leurs retours ont permis de définir deux domaines d’intervention pour la Fondation.
Renforcer localement la capacité de diagnostic du SARS-CoV-2
Le Laboratoire Christophe Mérieux de Pékin, créé conjointement par la Fondation Mérieux et l’Académie chinoise des sciences médicales (CAMS) est membre du réseau GABRIEL. Il collabore régulièrement avec les équipes de Lyon et d’autres membres GABRIEL dans l’hémisphère Sud notamment au niveau du transfert de technologie. Le Laboratoire Christophe Mérieux a développé un essai moléculaire permettant de détecter le SARS-CoV-2, basé sur une technique RT-PCR. C’est avec ce test que sont réalisés en Chine tous les diagnostics de l’épidémie en cours.
Ces tests seront envoyés par la Fondation Mérieux aux sites demandeurs afin de pallier un manque d’outils et de technologie pour diagnostiquer efficacement et rapidement les cas de ce nouveau coronavirus. L’identification des patients atteints est primordiale pour pouvoir mettre en place les mesures de sécurité et de quarantaine nécessaires pour limiter la propagation du virus.
Lancer un protocole de recherche pour limiter les infections nosocomiales
Au-delà de l’action d’urgence que représente la nécessité de diagnostiquer les cas de COVID-19, il est important de proposer des solutions pour identifier et réduire les risques de transmission dans les hôpitaux. Il a été démontré que la maladie à SARS-CoV-2, comme le SARS-CoV-1 en 2003, se caractérise notamment par un taux d’infections nosocomiales particulièrement élevé. Face à ce constat, la Fondation Mérieux a également proposé aux partenaires sur le terrain un protocole de recherche pour l’évaluation du risque de transmission nosocomiale du SARS-CoV-2. Ce protocole présente deux aspects :
- un mapping des compétences dans les hôpitaux pour identifier les interventions nécessaires afin de limiter les cas d’infections nosocomiales ;
- une étude épidémiologique pour une meilleure connaissance des chaînes de transmission et de l’impact des mesures de prévention et de contrôle de l’infection en milieu hospitalier, afin d’identifier les facteurs de risque déterminants pour ces cas.
A ce jour et en collaboration avec des équipes locales, la Fondation élabore ce protocole avec 10 pays : 2 en Asie (Bangladesh et le Myanmar), un au Moyen Orient (Liban) et 7 pays africains (Mali, Burkina, Togo, Sénégal, Guinée, Madagascar, Cote d’Ivoire), en collaboration notamment avec Africa CDC. Six d’entre eux ont également souhaité bénéficier du soutien au diagnostic : ils recevront incessamment des kits, des réactifs ainsi que les modes opératoires associés. Par ailleurs, ce protocole est actuellement proposé à 8 CHU sur le territoire français, afin de pouvoir, à terme, partager résultats et expériences.
Ce travail sur le terrain s’adaptera aux besoins locaux et pourra faire l’objet de collaboration avec d’autres partenaires de santé sur place pour assurer une complémentarité d’action, selon les situations et acteurs présents dans chaque pays.