Les acteurs de la surveillance de la RAM pendant les présentations des données.
Durant ces 2 jours, la trentaine d’acteurs du système national de surveillance RAM étaient réunis pour la validation des données de surveillance de la RAM de chaque laboratoire sentinelle. L’objectif de cet atelier était de présenter les données de l’année, recueillir les amendements des participants pour leur validation, et formuler des recommandations d’amélioration de la surveillance de la RAM.
Au préalable les données avaient été analysées à l’aide du logiciel Whonet afin de mettre en avant leurs points forts et points faibles ainsi que les stratégies d’amélioration. Les participants ont ainsi pris part à des présentations des données de chaque laboratoire et à des échanges en plénière. L’atelier s’est conclu par un état des lieux par structure et une synthèse pour améliorer la surveillance.
A la suite de l’atelier, la Direction des laboratoires de biologie médicale dispose d’une base de données de 2022 de surveillance au laboratoire de la RAM validée, ainsi que des recommandations formulées pour améliorer la surveillance au laboratoire de la résistance aux antimicrobiens.
Le rapport annuel de surveillance de la RAM 2022 sera rédigé par la suite et les données transmises au système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (GLASS).
Cette surveillance au laboratoire de la RAM permet d’apprécier l’ampleur de ce problème de santé publique, suivre l’incidence des principales bactéries multi résistantes (BMR), identifier l’émergence de profils de résistance, planifier et évaluer des mesures de prévention et de lutte contre les BMR.
Contexte
L’émergence et la diffusion de la résistance aux antimicrobiens constituent une menace croissante pour la santé publique mondiale.
De ce fait, au Burkina Faso, la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) est devenue une priorité nationale conduisant en 2017 à l’élaboration d’un plan d’action multisectoriel de lutte contre la RAM. La mise en œuvre de ce plan a notamment permis la mise en place d’un système de surveillance de la RAM au laboratoire, l’élaboration des documents normatifs et réglementaires et le renforcement des compétences des acteurs impliqués dans la surveillance. Ce plan, arrivé à termes en 2020, a été révisé en mettant l’accent sur le renforcement de la surveillance de la RAM au laboratoire.
Au niveau national, la transmission électronique des données de surveillance de la RAM par les laboratoires sentinelles à la Direction des laboratoires de biologie médicale (DL) a débuté en 2018. Il est prévu annuellement dans le cadre de cette surveillance une validation des données transmises à la DL avant la rédaction du rapport synthèse de surveillance de la RAM.
Tout comme en 2021, la direction des laboratoires de biologie médicale a bénéficié dans ce contexte de l’appui technique et financier de RESAOLAB pour l’organisation de l’atelier de validation des données de l’année 2022 de surveillance au laboratoire de la RAM.
A propos de RESAOLAB
Un système de laboratoires de biologie médicale fournissant des services de qualité est une condition indispensable pour améliorer l’état de santé des populations. RESAOLAB – Réseau d’Afrique de l’Ouest des Laboratoires de Biologie Médicale – est le premier programme régional qui apporte une réponse à cette problématique de santé publique. Conçu avec les acteurs de santé ouest africains, il prend en compte l’ensemble des facteurs qui affectent la gouvernance et la performance des laboratoires. Son objectif est de renforcer la qualité des services de biologie médicale dans ces sept pays d’Afrique de l’Ouest, en renforçant leurs systèmes de laboratoire grâce à une approche régionale et transversale.
RESAOLAB est un réseau novateur qui vise à accroître l’accès à un diagnostic de qualité pour les personnes vulnérables dans sept pays d’Afrique de l’Ouest. Le projet a été initié par la Fondation Mérieux en 2009 en collaboration avec les ministres de la Santé du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal. Quatre pays ont rejoint le réseau en 2013 : le Bénin, la Guinée, le Niger et le Togo. Le projet a entamé en 2019 sa troisième phase dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation Mérieux et l’Agence Française de Développement, afin de poursuivre le renforcement des systèmes de laboratoire.
Depuis son lancement en 2009, RESAOLAB a permis le déploiement d’importants programmes de formation continue, de construction et d’équipement de laboratoires de formation et d’assurance qualité et de mise en place d’outils de surveillance épidémiologique.
Le réseau s’est notamment fortement mobilisé dans la lutte contre la crise COVID-19 dès 2020. Bénéficiant d’une subvention supplémentaire de l’Agence française de Développement, RESAOLAB a permis d’appuyer le déploiement des stratégies de réponse en matière de laboratoire, en mobilisant son expertise auprès des partenaires.