Crédits photo : Centre Pasteur du Cameroun
Organisé au Complexe Mundi, à Yaoundé, l’atelier visait à créer un forum d’experts et une plateforme de discussion et d’échange avec les parties prenantes concernées sur la stratégie d’implémentation de dépistage et de traitement de la tuberculose latente parmi les groupes à risque.
Regroupant les représentants de 11 pays d’Afrique francophone (Bénin, Cameroun, Burkina Faso, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Conakry, Madagascar, RDC, Sénégal), cet évènement a permis d’échanger sur les directives et recommandations de l’OMS en matière de dépistage et de prise en charge de l’Infection Tuberculeuse Latente (ITL).
Cet atelier a réuni notamment les responsables des programmes nationaux de lutte contre la TB (PNLT) ou leurs points focaux en charge de l’ITL et les responsables des laboratoires nationaux de référence pour la tuberculose (LNR-TB).
Durant ces deux journées, les participants ont pris part à des séances plénières, des discussions de groupe en atelier, et des séances de restitution dans la perspective de répondre aux objectifs spécifiques suivants :
- Discuter de l’approche Communautaire sur le suivi et la prise en charge de l’ITL (exemple du projet APRECIT) ;
- S’informer des nouvelles stratégies de traitement de l’ITL ;
- Passer en revue les pratiques actuelles des pays africains sur la prise en charge de l’ITL ;
- Explorer une approche adaptée aux pays à faible revenu pour dépister et traiter l’ITL chez les sujets à risque ;
- Aborder la place des IGRA (Interferon Gamma Release Assays) dans le contexte clinique et de santé publique des directives nationales actuelles ;
- Explorer les sources de financements opérationnels pour accompagner les pays dans l’implémentation des nouvelles stratégies.
Différents intervenants experts du CPC, Fonds mondial, Institut Pasteur de Madagascar, ministère de la Santé du Cameroun, OMS AFRO, OMS Cameroun, QIAGEN, l’ONG FIS Cameroun, ainsi que de la Fondation Mérieux, ont assuré les sessions de formations au travers de leur partage d’expériences autour de la tuberculose.
“La Fondation Mérieux a une stratégie d’intervention qui consiste à renforcer les capacités dans les pays concernés, particulièrement les systèmes de laboratoires de façon à améliorer l’approche diagnostique sur toutes ses formes, que ce soit dans les tests de la tuberculose active que des tests de la tuberculose latente,” a déclaré le Dr Laurent Raskine, Responsable biologie spécialisée à la Fondation Mérieux. Il a pu intervenir au sujet des principales recommandations de l’OMS sur l’Infection Tuberculeuse Latente, des nouveautés en matière de traitement de l’ITL et conclure avec les préconisations majeures.
Quant au Dr Jonathan Hoffmann, Responsable de Pôle TB à la Fondation Mérieux, il a présenté plusieurs tests de diagnostic adaptés à l’ITL. Il a, par ailleurs, participé à la session dédiée à la mise en valeur des expériences de terrain, en partageant l’exemple du projet APRECIT (Amélioration de la Prise En Charge de l’Infection Tuberculeuse latente).
A propos de la stratégie de lutte contre la Tuberculose Latente de l’OMS
Dans sa nouvelle stratégie pour mettre fin à la tuberculose, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met tous les pays au défi d’intensifier considérablement leurs efforts pour atteindre de nouveaux objectifs audacieux de réduction de 95% des décès par tuberculose dans le monde et de 90% (<10 cas pour 100 000 habitants) d’ici 2035. Ce changement stratégique radical est issu du fait que les stratégies de dépistage passif et de traitement sous observation directe ne suffisent pas à freiner l’incidence de la tuberculose. Ce qui appelle à une synergie d’interventions pour permettre la détection précoce des cas, le dépistage systématique et la prévention chez les cas contacts.
Les programmes nationaux de lutte antituberculeuse doivent aller au-delà pour atteindre de manière proactive les personnes susceptibles d’avoir été exposées à la tuberculose et les populations qui contribuent de manière significative aux cas nationaux. Les preuves disponibles suggèrent que si le dépistage de la tuberculose latente est effectué conformément aux recommandations et ciblant les bonnes personnes, il sera possible de limiter le passage vers une tuberculose active et réduire la mortalité et la morbidité liées à la maladie.