L’objectif de ce symposium était de poursuivre les échanges entamés lors des précédentes éditions, d’actualiser les acquis et de valoriser le partage d’expériences ainsi que la comparaison des données.
Le symposium a débuté par un bilan de la situation actuelle dans l’Asie du Sud-Est et s’est ensuite organisé en deux sessions structurées par les présentations des experts :
- Session 1 : Le point sur la prise en charge et la prévention de l’hépatite B
- Session 2 : Comment atteindre l’objectif d’éradication du VHC en 2030 ?
Session 1 : Le point sur la prise en charge et la prévention de l’hépatite B
Le Professeur Massimo Colombo (EASL International Liver Foundation) a présidé la session 1 qui s’est centrée sur l’hépatite B en abordant les approches classiques et nouvelles du suivi des infections par le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite delta (VHD).
Les progrès et enjeux de la vaccination des enfants et de la prévention concernant la transmission périnatale du VHB ont été présentés, ainsi que les résultats de l’étude sur la stratégie alternative d’immunoglobines gratuites pour la prévention de la transmission mère-enfant. Cette session s’est terminée par les perspective relatives à la guérison potentielle des hépatites chroniques B.
Session 2 : Comment atteindre l’objectif d’éradication du VHC en 2030 ?
Cette seconde session, présidée par Po-Lin Chan (bureau de la région du Pacifique occidental de l’OMS), s’est focalisée sur l’éradication du VHC à l’horizon 2030. Afin d’atteindre cet objectif, les experts ont présenté leurs approches classiques et futures du diagnostic et du suivi des hépatites virales C.
Les experts internationaux de ce réseau régional de lutte contre les hépatites se réunissent chaque année pour faire avancer les discussions et prises de décision concernant cet enjeu majeur de santé publique dans le grand bassin du Mékong, foyer majeur de ces infections dans le monde.
Cet événement a été rendu possible grâce aux efforts combinés de chercheurs, d’experts et d’enseignants de l’Institution de recherche pour le développement France (IRD), de l’Université de Chiang Mai, de l’Université Sorbonne-Paris-Nord, du ministère de la Santé du Cambodge, le soutient du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL), du Centre d’Infectiologie Lao-Christophe Mérieux et avec le support financier de la Fondation Mérieux.
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Plus d’informations sur les Hépatites B et C
Les hépatites virales B et C affectent plus de 350 millions de personnes dans le monde (296 millions pour l’hépatite B et 58 millions pour l’hépatite C), causant 1,1 million de décès par an*. L’hépatite est devenue la première maladie infectieuse mortelle surpassant la tuberculose, le VIH et le paludisme.
Les hépatites B et C sont responsables de plus de 80 % des hépatocarcinomes (cancers primitifs du foie) dans le monde et tout particulièrement en Asie et en Afrique. L’hépatocarcinome est le cancer dont l’incidence croît le plus rapidement au monde
L’hépatite est évitable, traitable et, dans le cas de l’hépatite C, curable. Cependant, plus de 80 % des personnes concernées ne bénéficient pas des services de prévention, de dépistage, d’évaluation ou de traitement dont elles ont besoin. L’un des grands paradoxes actuels des hépatites est que des traitements efficaces existent, leur coût a été énormément réduit dans les pays à faible et moyen revenu, mais le coût du diagnostic et le développement des capacités de traiter restent des facteurs limitants. L’un des objectifs du Mekong Hepatitis Symposium est de contribuer à l’information et la formation des personnels soignants concernés.
En 2011, l’OMS a mis en place un programme d’élimination mondiale des hépatites pour 2030, à la suite d’une résolution de l’Assemblée mondiale de la Santé. Le Programme a été intégré au Groupe VIH/sida, tuberculose, paludisme et maladies tropicales négligées afin d’intensifier les efforts de lutte contre l’hépatite virale en particulier chez les personnes vivant avec le VIH. Il se pourrait cependant que la pandémie actuelle au SARS-CoV-2 et la désorganisation des systèmes de santé qu’elle entraine infléchissent les objectifs initiaux d’éradication. Il conviendra donc d‘être particulièrement vigilant durant cette décennie pour maintenir les moyens d’informations/formations de façon à limiter l’impact de la COVID-19 sur le retard induit pour l’éradication des hépatites, y compris dans la région du Mékong.
* Source OMS