Cette revue annuelle rassemble des articles publiés par une vingtaine de leaders mondiaux de la santé, à destination de décideurs et d’investisseurs.
L’article de Saïda Rasoanandrasana et al. porte sur un projet lancé en 2016 afin de mettre en place un laboratoire de bactériologie médicale au Centre hospitalier universitaire Joseph Raseta Befelatanana (HJRB) à Antananarivo (Madagascar).
Mené en partenariat avec le service des laboratoires du ministère de la Santé Publique, l’objectif de ce projet est de mettre en place et de pérenniser fonctionnellement et financièrement un paquet minimum d’analyses afin d’améliorer le diagnostic et de produire des données fiables sur les résistances bactériennes aux antibiotiques.
Les résultats encourageants de ce projet pilote montrent qu’un système de recouvrement des coûts, couplé à une bonne gestion des recettes, permet à un laboratoire d’analyses médicales de prendre en charge la maintenance préventive de ses équipements et le renouvellement des réactifs et consommables dont il a besoin pour réaliser des analyses de qualité.
Depuis 2015, 4 473 échantillons ont été reçus et traités, pour 11 types d’examens différents. Les premières données montrent notamment que 45 % des souches d’Escherichia coli et 67 % de Klebsiella pneumoniae sont productrices de β-lactamase à spectre étendu (BLSE).
Les résultats de ces analyses ont amélioré la qualité des soins aux patients et ont contribué à la bonne gestion des antibiotiques et à la lutte contre les infections nosocomiales. Ils fournissent des données indispensables pour la surveillance de la résistance aux antimicrobiens qui est en expansion à l’échelle du pays.
L’édition 2018 d’AMR Control est préfacée par le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Elle comporte une communication exclusive du Dr Soumya Swaminathan, Directrice générale adjointe chargée des programmes de l’OMS, et un article du Dr Marc Sprenger, Directeur du secrétariat de l’OMS chargé de la résistance aux antimicrobiens.
Cette revue est présentée à l’Assemblée mondiale de la santé du 21 au 26 mai à Genève.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère la résistance aux antibiotiques comme l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale ; cette résistance est responsable de 700 000 décès par an, en majorité dans les pays en développement comme Madagascar.