Dr Nivo Ramanamihantatsoarana, membre de la délégation malgache présente au congrès
L’équipe de la Fondation Mérieux en charge des projets Éducation à la Santé, composée par Nivo Ramanamihantatsoarana, Philippe Vanhems, Mario Rafanomezantsoa, Leticia Lobo-Luppi et Luciana Rakotoarisoa, a partagé les résultats d’une évaluation pilote sur la thématique WASH, qu’elle mène en partenariat avec RanoWASH et HappyTap dans des écoles publiques malgaches. Ce projet visait à mutualiser trois approches distinctes : les kits pédagogiques WASH de la Fondation Mérieux, les « nudges » de RanoWASH et les dispositifs portables de lavage des mains de HappyTap.
Une bonne hygiène des mains s’intègre dans une démarche d’hygiène corporelle globale, mais aussi contribue au contrôle de la transmission de certaines infections manuportées. Cette étude pilote intitulée « Évaluation de trois approches WASH combinées dans les écoles primaires publiques à Madagascar » a révélé des résultats encourageants. En moyenne toutes les interventions ont entrainé une hausse de 45 % du nombre de lavages de mains au savon. Cette analyse a également démontré la faisabilité des interventions séparées ainsi que de l’intervention combinée pour stimuler l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène.
Nivo Ramanamihantatsoarana, membre de la délégation malgache présente au congrès, en parle : “L’évaluation pilote WASH, réalisée en collaboration avec le programme USAID RANOWASH et l’entreprise sociale HappyTap, a démontré la faisabilité et l’acceptabilité du kit pédagogique WASH en complément des nudges et des dispositifs de lavage des mains pour un changement de comportements durable en matière de lavage des mains au savon dans les écoles primaires publiques. Ces résultats que j’ai présentés lors du congrès ADELF-EPITER, ont montré des perspectives encourageantes. Une étude plus approfondie permettrait de formuler des recommandations solides pour le ministère de l’Éducation Nationale et les acteurs du WASH, en vue d’intégrer ces actions dans les politiques publiques. Le congrès a également été une opportunité précieuse de partager ces conclusions et d’échanger avec des experts de 30 pays.”
Bien que les résultats soient positifs, des défis méthodologiques ont été identifiés. Appliquer un design quasi-expérimental pour la comparaison de trois approches (approches prises séparément, combinaison des trois approches et l’école témoin sans intervention) reste délicat mais cette étude en souligne la faisabilité. Malgré tout, les conclusions ouvrent des perspectives encourageantes pouvant être renforcées par une étude à grande échelle et dont les résultats pourraient servir de recommandations pour accompagner les politiques publiques malgaches en matière d’hygiène scolaire.
Pour le Pr. Philippe Vanhems, Directeur Programmes en Santé Publique à la Fondation Mérieux souligne, “La participation à ce congrès a permis à l’équipe de Madagascar de valoriser leur expertise et d’engager des discussions enrichissantes sur les défis et opportunités liés à ce type de recherche dans un contexte international.”
Ces échanges ont renforcé la collaboration entre les différents acteurs du secteur WASH, tout en ouvrant la voie à de futures recherches. Le partage de ces résultats encourage de nouvelles initiatives visant à améliorer durablement l’hygiène scolaire à Madagascar et au-delà.