Appui aux laboratoires

Une nouvelle étude examine les pratiques de prescription et les indicateurs de qualité de l’utilisation des antibiotiques au Laos

20 septembre 2024 - Luang Prabang (Laos)

Chargement...

Une étude réalisée dans le cadre de la phase I du projet Fleming Fund a été publiée dans le BMC Infectious Diseases. Elle évalue l'utilisation des antibiotiques et le respect des directives à l'hôpital provincial de Luang Prabang, au Laos.

Des mains en gants manipulant des échantillons dans un laboratoire.

L’augmentation et la diffusion mondiale de la résistance aux antibiotiques (RAM) limitent l’utilisation des antibiotiques à des fins de prévention et de traitement des infections. La mise en œuvre de programmes de gestion des antibiotiques (ASP) basés sur des données locales constitue une stratégie précieuse pour réduire le fardeau de la RAM. Cette étude, menée à l’hôpital provincial de Luang Prabang, a révélé une prévalence significative de l’utilisation des antibiotiques et une très faible adhésion aux directives établies, soulignant le besoin urgent de stratégies globales pour optimiser l’utilisation des antibiotiques dans les hôpitaux.

Les résultats ont montré une utilisation généralisée des antibiotiques, en particulier des antibiotiques à large spectre, avec un faible respect des directives. Cela souligne la nécessité de sensibiliser et de soutenir la mise en œuvre des ASP dans les hôpitaux. Les données recueillies constitueront par ailleurs une base de référence importante pour le suivi des schémas de prescription d’antibiotiques et l’évaluation de l’efficacité des interventions des ASP au fil du temps au Laos.

Pour garantir le succès de ces programmes, il est essentiel d’allouer des ressources à l’élaboration de directives antibiotiques fondées sur des données probantes et adaptées aux schémas de résistance locaux. L’accent doit également être mis sur l’amélioration de la documentation des prescriptions d’antibiotiques, le recours accru aux tests microbiologiques et l’amélioration des services de laboratoire. Enfin, il est essentiel d’évaluer en permanence la mise en œuvre et l’impact des interventions du PSA afin de garantir leur efficacité à long terme.

Pour relever ces défis et améliorer l’utilisation des antibiotiques, il est essentiel de mieux comprendre les pratiques actuelles de prescription. Une enquête de prévalence ponctuelle a été menée parmi les patients hospitalisés le 25 mai 2023. 58,8 % d’entre eux (60 sur 102) ont reçu un traitement antibiotique. Les combinaisons thérapeutiques étaient fréquentes, 55 % de ces patients recevant plus d’un antibiotique. L’utilisation la plus importante d’antibiotiques a été observée dans le service de chirurgie (93 %) et dans le service de pédiatrie (67 %).

Les antibiotiques ont été prescrits principalement pour des infections communautaires (47 %), pour la prophylaxie chirurgicale (26 %) et pour des infections nosocomiales (13 %). Les antibiotiques les plus utilisés étaient la ceftriaxone (34,6 %), le métronidazole (17,3 %), l’ampicilline et la gentamicine (7,7 % chacun). Toutefois, les diagnostics de laboratoire ont été rarement utilisés, seuls deux échantillons ayant été testés, dont l’un a révélé la présence d’Escherichia coli résistant aux bêtalactamines. 

Selon la classification « Accès, Surveillance et Réserve » de l’OMS, 52,9 % des antibiotiques appartenaient à la catégorie « Accès », 47,1 % à la catégorie « Surveillance » et aucun à la catégorie « Réserve ». Seules 14,9 % des prescriptions étaient entièrement conformes aux lignes directrices actuelles, ce qui témoigne d’un manque d’observance.

L’étude conclut que l’utilisation d’antibiotiques à l’hôpital est élevée, mais que le respect des directives est faible. Ce constat souligne la nécessité de mettre en place des stratégies visant à améliorer la gestion des antibiotiques, à renforcer les outils de diagnostic et à promouvoir la recherche sur les facteurs qui contribuent à une mauvaise utilisation des antibiotiques.

Lire l’étude (en anglais)

A propos du projet

Le programme de subventions nationales, régionales et de bourses du Fleming Fund, géré par Mott MacDonald, a pour objectif d’améliorer la capacité des pays membres à diagnostiquer les bactéries résistantes aux antimicrobiens, à générer des données et à renforcer la surveillance afin d’éclairer les politiques et les pratiques aux niveaux national et international. En 2019, Mott MacDonald a lancé un appel à propositions « subvention nationale » pour renforcer le système de surveillance de la résistance aux antimicrobiens au Laos.

La Fondation Mérieux a été sélectionnée comme « chef de file national » pour mettre en œuvre les activités liées à cette subvention en accord avec les stratégies et les initiatives du Fleming Fund au Laos.

Dans la prochaine phase du Fleming Fund (phase II), la Fondation Mérieux continuera à soutenir le système de surveillance de la résistance aux antimicrobiens du Laos, en se concentrant sur la production, l’analyse et le partage de données de qualité sur la santé humaine. Cela permettra au programme de développer un plan d’investissement durable à long terme pour lutter contre la RAM en comprenant mieux sa prévalence et les tendances épidémiologiques au niveau du pays.

Suivant

Précédent

Relancer

Pause